
Grâce au soutien de l’Ong américaine, une série d’activités viennent de se dérouler à Yaoundé pour susciter l’éveil écologique et la nécessité de préserver la biodiversité pour les générations présentes et futures.
Les rayons de soleil qui ont irradié la ville de Yaoundé le 25 février 2025 n’ont pas freiné la détermination des centaines d’écoliers qui ont afflué au Saint-Joseph Foundation School Complex, pour démontrer leur savoir-faire et leurs connaissances sur l’environnement, le développement durable et la biodiversité. C’était à l’occasion de la deuxième édition du Rainforest Student Festival Cameroon 2025. Dans un contexte où l’Afrique paie le lourd tribut des phénomènes climatiques extrêmes (alors que le continent n’émet que 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ndlr), les élèves ont fait montre d’une bonne maîtrise de la thématique principale : « Résilience face à l’adversité environnementale ».
Quatre écoles primaires ont pris part à l’acte 2 de ce programme d’éducation environnementale devenu une tradition au Pulitzer Center, à savoir : Saint-Joseph Foundation, Success Vision, Awae Bilingual School (ABS) et Les Champignons. Plusieurs activités étaient à l’ordre du jour : danses traditionnelles, match des incollables (brain box), ballets, défilé de mode, etc. A l’issue de la compétition, les champions se sont démarqués, à savoir : Saint-Joseph Foundation dans la catégorie danse, Success Vision en musique, Les Champignons en sketch, ABS en ballet, Saint-Joseph Foundation et Success Vision en brain box et ABS en défilé de mode. Faut-il préciser qu’environ 3500 personnes tous profils confondus (écoliers, enseignants, passants…) ont pris part à l’édition 2025 du Rainforest Student Festival Cameroon. Le clou de l’évènement a été la mise en terre des plants d’arbres par les représentants des quatre établissements retenus cette année. Sous l’encadrement de leurs responsables, ils ont posé un geste pour la postérité.

Dans l’ensemble, le public a salué les prestations des écoliers qui ne sont pas prêts d’oublier ces moments d’éducation environnementale. « J’ai appris que l’arbre c’est la vie et que je dois protéger les forêts qui nous permettent d’avoir la vie sur terre, de quoi manger et de quoi traiter les maladies », a souligné la miss de Success Vision. Même son de cloche pour la miss d’ABS qui a déclaré : « Nous avons été sensibilisés sur le changement climatique et ses conséquences. Pour combattre cela, nous devons bien entretenir la nature en adoptant des comportements écologiques comme ne pas jeter les papiers ou les bouteilles dans la rue, ne pas allumer les feux de brousse n’importe où ». La communauté éducative n’était pas en reste. « Je crois que beaucoup de choses ont été faites en termes d’éducation de la population. Les élèves ont été éduqués et les messages vont continuer même dans les quartiers et les maisons. Des arbres ont été plantés l’an dernier et certains d’entre eux ont survécu. Nous devons être capables de les arroser pour montrer le bon exemple et la voie à suivre », a expliqué Mme Margaret Mbah Ndam, fondatrice de Saint-Joseph Foundation.
Présence remarquée des journalistes boursiers financés par le Pulitzer Center
L’une des articulations du festival a été la démonstration de sept bénéficiaires des bourses du du Pulitzer Center (dont deux femmes). Il s’agissait de : Adrienne Engono Moussang, Nadège Christelle Bowa, Gibrile Kenfack Tsabdo, Elias Ngalame, Boris Ngounou, Jean-Charles Biyo’o Ella et Yannick Kenne. Boris Ngounou par exemple a présenté l’urgence de préserver les forêts urbaines. « Le travail que j’ai partagé avec les élèves porte sur le déclin des forêts urbaines. En Afrique, la majorité de la population se trouve dans les zones urbaines. Mais, les gens ont tendance à confondre développement et déforestation. Or, quand on connaît le rôle immense des forêts, il peut avoir un savant mélange entre bitumage des routes, construction des bâtiments et afforestation. On peut développer des concepts d’urbanisation qui prennent en compte les espaces verts, les forêts urbaines. Les scientifiques ont réussi à démontrer qu’en zone urbaine, les arbres ont la capacité de réduire les îlots de chaleur de 8° celsius », a fait observer le boursier.
Quant au festival proprement dit, il n’est pas resté indifférent. « Je suis ravi de la pertinence de l’initiative. C’est très bien qu’en dehors de soutenir les journalistes dans la réalisation des sujets aussi cruciaux que ceux de la préservation de la planète à travers la protection des forêts, qu’il y ait une sorte de suivi de ce qui est fait de ces travaux », a souligné Boris Ngounou. « Et en permettant cette rencontre entre journalistes boursiers Pulitzer et les élèves, cela permet au journaliste de faire une sorte de suivi du projet qui a été réalisé. Cela permet également aux élèves de se cultiver et de développer leur conscience écologique. On peut même à travers cela susciter des vocations », a-t-il poursuivi.

Adrienne Engono Moussang a pour sa part entretenu les écoliers et toute l’assistance sur la nécessité de protéger nos terres et de ne pas les vendre pour assurer notre sécurité alimentaire et notre autonomisation socio-économique. Celle qui a par ailleurs une bonne maîtrise des dossiers du Pulitzer Center a salué les progrès réalisés cette année par les différents protagonistes. « A partir du discours du propriétaire de l’établissement qui nous a accueilli (Saint-Joseph Foundation), on a compris que le message sur la protection de l’environnement passe. Les élèves ont expliqué ce que c’est que l’environnement, pourquoi on ne doit pas détruire la forêt, ainsi de suite. Je suis venue ici quelques fois et j’ai vu comment on se préparait. Ce n’était pas comme la dernière fois car ils ne savaient pas où aller, comment s’y prendre. Je suis très contente qu’on ait bien entraîné les enfants qui étaient à la hauteur », a confié Mme Engono Moussang. « Pour les compétitions ludiques, chacun voulait être le meilleur. Ce sont des gamins mais ils viennent avec un engagement. Ce sont des choses qui marquent les enfants. Ils ont composé des hymnes et quand ils vont rentrer, ils vont continuer à chanter cela pendant l’année scolaire. Peut-être qu’ils vont même enseigner cela à ceux qui ne sont pas venus », a-t-elle ajouté. En tant que membre du jury, notre interlocutrice a avoué qu’il y a eu un changement ainsi que la maîtrise du thème sur la résilience qui, parfois, est peu ou pas du tout maîtrisé par les journalistes. Adrienne Engono Moussang estime qu’il serait intéressant de capitaliser cette activité au niveau local. « En tant que journalistes camerounais, on peut récupérer l’activité et voir comment tendre la main à certains partenaires. On a des réseaux. On ne va pas toujours attendre que les autres organisent et on vient couvrir. On peut aussi rêver », souhaite-t-elle.