
Le rôle essentiel de ces femmes dans le leadership environnemental a été reconnu, en raison de l’impact de leurs activités et/ou décisions sur la planète et les populations.
Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits des femmes, édition 2025, le Global Landscapes Forum (GLF) a dévoilé, pour la sixième année consécutive, sa liste de femmes remarquables pour leur impact environnemental et social grâce à des actions transformatrices dans divers secteurs. Cette année, les histoires mettent en lumière des parcours inspirants à travers le monde, une action intergénérationnelle depuis les territoires autochtones et les montagnes abritant des pollinisateurs jusqu’aux sphères financières, la NASA, les gouvernements et bien plus encore et des défis surmontés et des visions pour un avenir plus durable et équitable. Pour cette occasion unique de mettre en avant le rôle essentiel des femmes dans le leadership environnemental, huit femmes verdissant la terre en 2025 ont été mises en vitrine, en raison de leur impact sur la planète et les populations.
« Qu’elles défendent les droits fonciers, ceux des femmes et des peuples autochtones, ou qu’elles mènent des actions transformatrices dans la restauration écologique, la science, la finance, les politiques publiques et l’art, ces leaders repoussent les barrières pour créer un impact durable », précise le communiqué de presse de GLF rendu public le 7 mars dernier à Bonn en Allemagne. Elles sont originaires d’Afrique, d’Amérique latine, d’Asie et d’Europe et mettent en œuvre des initiatives audacieuses, fondées sur la science et portées par un engagement profond envers toutes les formes de vie sur terre. Face aux défis, elles transforment leur expérience en solutions et en actions environnementales collectives, explique notre source.
Une nouvelle vision pour la Terre en 2025
Il s’agit de l’artiste Danielle Khan Da Silva, photographe, réalisatrice et écrivaine sud-asiatique-portugaise. La conservationniste intersectionnelle et exploratrice de National Geographic utilise surtout son art comme outil de libération collective. Khan Da Silva a été reconnue parmi les 30 leaders canadiens de moins de 30 ans en développement durable. « Tout le monde est un narrateur d’histoires et, à chaque mot prononcé, nous avons la possibilité de transformer le paysage », relate-t-elle.
Ysa Calderón qui se fait appeler la gardienne des abeilles figure également dans cette liste sélective. La fondatrice de l’entreprise environnementale Sumak Kawsay est une jeune descendante quechua et lauréate du Prix Midori pour la Biodiversité 2024. Elle préserve et conserve les abeilles indigènes sans dard au Pérou, restaure les sols et renforce les moyens de subsistance locaux, notamment pour les femmes. « Lorsque nous investissons dans des solutions dirigées par les communautés, nous ne protégeons pas seulement la nature, nous créons un avenir plus juste, résilient et porteur d’espoir pour toutes et tous », tel est son credo.
Quant à l’innovatrice Catherine Nakalembe, elle est directrice pour l’Afrique de NASA Harvest et professeure associée à l’Université du Maryland. Originaire de l’Ouganda, elle travaille à l’intersection de la technologie, de la géographie et de la sécurité alimentaire, en exploitant les données satellitaires et l’intelligence artificielle. « Tout au long de mon parcours, je me suis toujours engagée à générer des changements concrets dans la vie des agriculteurs africains », indique-t-elle.
Spécialisée dans la catalysation des fonds, Rekia Foudel est fondatrice de Barka Fund, un groupe d’investissement à impact ciblant les startups et les petites et moyennes entreprises d’Afrique subsaharienne. « Le tournant décisif nécessaire dans le domaine financier est la reconnaissance et le soutien systématique des solutions climatiques menées localement », martèle cette dernière. Née au Niger, elle aspire à rendre l’action climatique plus équitable et efficace.
De hauts responsables du Centre international de recherche en agroforesterie et du Forest Stewardship Council honorées
L’écologue Sonya Dewi, directrice Asie du Centre international de recherche en agroforesterie (ICRAF) fait partie des élues. Basée en Indonésie, elle est fascinée par les liens entre les schémas et les processus de la vie. « J’espère que davantage de personnes s’intéresseront à la nature et qu’elles le reflètent dans leur quotidien et leurs décisions », suggère Mme Dewi. Avec son équipe, elle a développé un outil pour atténuer la crise climatique grâce à une gestion durable des terres.
Dans ce cercle fermé figure aussi la directrice générale du Forest Stewardship Council (FSC), Subhra Bhattacharjee. Originaire de l’Inde, elle travaille pour le développement des politiques et des solutions face au changement climatique, à la déforestation et aux inégalités sociales, en créant des alliances entre gouvernements, ONG, entreprises et communautés. « Les différences entre groupes, peuples et nations doivent être résolues par des dialogues sincères qui reconnaissent la multiplicité d’opinions, d’intérêts et de valeurs », propose le haut responsable.
La législatrice Célia Xakriabá, n’est pas en reste. A ses 13 ans, l’actuelle députée fédérale autochtone du Minas Gerais au Brésil, a pris la parole devant le Congrès. Plus tard, elle est devenue la première femme autochtone élue députée fédérale de son Etat. « Beaucoup semblent penser que l’environnement ne concerne que les arbres, mais en réalité, nous sommes aussi l’environnement », fait-elle observer. En 2024, elle a reçu le Prix Congresso em Foco en tant que meilleure députée dans la catégorie « Climat et Durabilité ».
Dayana Blanco, co-fondatrice de Uru Uru Team,initiative communautaire dédiée à la restauration du lac Uru Uru en Bolivie, suivant les principes de la culture aymara, boucle le top 8. « Le plus grand défi auquel je fais face en tant que femme autochtone est l’attente que ce devrait être un homme qui mène les solutions », souligne la militante. Cette jeune autochtone a également fondé Warmi Shining, une organisation axée sur l’éducation des filles des zones rurales de l’Altiplano bolivien.