
A l’issue d’un récent atelier organisé du 5 au 7 mars dernier à Douala, ces instruments financiers ont été présentés comme des sources de financements alternatifs aux financements classiques.
Le cabinet SLK Capital Advisory a organisé du 5 au 7 mars 2025 à Douala (Cameroun) un atelier sur la thématique : « Finance verte : enjeux, stratégies d’investissements et outils ». L’initiative est du Dr. Sylvère Landry Kameni, expert Climate and Renewable Energy Finance. L’objectif était d’éclairer la lanterne des participants sur les concepts de finance verte et de finance durable. La finance durable est l’ensemble des pratiques financières visant à favoriser l’intérêt de la collectivité sur le long terme. Le concept recouvre traditionnellement trois concepts : la finance solidaire, la finance socialement responsable et la finance verte. La finance verte elle, désigne l’ensemble des instruments financiers orientés vers le financement d’activités intégrant un objectif explicite de préservation de l’environnement. Elle regroupe les activités et opérations œuvrant en faveur de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique.
« L’objectif est de permettre aux apprenants de comprendre les différents concepts, de comprendre les critères d’éligibilité pour être éligibles au Fonds vert. Avec les accords de Paris, c’est 200 milliards de dollars qui sont mis à disposition des pays en voie de développement et des pays sous-développés au titre de l’adaptation et de l’atténuation pour faire face à la transition écologique », a confié le Dr. Kameni. L’activité s’inscrivait dans un environnement où le Cameroun est signataire de l’Accord de Paris de 2015.
La finance verte et la finance durable constituent davantage des sources de financements alternatifs aux sources de financements traditionnels. « Il n’y a pas que la dette, des fonds propres ou du private equity, mais aussi des fonds verts. Quand on dit qu’il y a 200 milliards de dollars, vous pouvez imaginer ce que cela représente en termes de fonds verts et qui ne sont pas consommés à la fin de l’année à hauteur de 50% », confie l’animateur principal de l’atelier de Douala.

L’asymétrie d’informations, principale contrainte à lever
Les finances verte et durable n’ont pas encore atteint leur vitesse de croisière parce qu’il y a des problèmes d’asymétrie de l’information. « Les gens n’ont pas l’information et ne comprennent pas quels sont les critères d’éligibilité. D’autres pratiquent même cette finance verte, mais dans leurs bilans, ils ne savent pas qu’ils le font », rassure le Dr. Kameni. Au niveau de la finance durable en l’occurrence, l’accent est mis sur le respect d’un ensemble de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et la féminisation des organes sociaux, entre autres.
Le cabinet SLK Capital Advisory est d’avis que, pour une meilleure appropriation des concepts de finance verte et de finance durable, il faut déjà divulguer l’information, se rapprocher des experts, sensibiliser le régulateur (parce qu’aujourd’hui, on a peu de banques qui respectent un ensemble de critères ESG) pour que des formations soient multipliées. En Afrique centrale, les pays ayant en partage le Bassin du Congo, considéré comme le deuxième poumon forestier au monde derrière l’Amazonie, peuvent tirer avantage de ce capital naturel, pour amorcer des politiques de développement et d’industrialisation « durables ».
Le Gabon montre déjà la voie à suivre, avec la mise en place d’un organisme de vulgarisation de la finance verte. A en croire le Dr. Sylvère Landry Kameni, L’Afrique de l’Ouest a une longueur d’avance en la matière. La sous-région vient de lever, via la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), 500 millions de dollars. La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) gagnerait à suivre cet exemple. Mieux, le Cameroun pourrait impulser une décision politique pour donner le ton, afin que les institutions financières et les universitaires prennent le relais, propose le Dr. Kameni.