
La charge confiée à la COMIFAC lors du récent atelier régional tenu du 17 au 20 mars 2025 à Douala prévoit en outre que des consultations soient entamées dès juin 2025 pour l’adhésion de la CEEAC comme partie à la CITES, lors de la CoP20 CITES en Ouzbékistan, du 24 novembre au 5 décembre 2025.
A l’issue de l’atelier régional consacré au partage des outils de renforcement des capacités pour la mise en œuvre des Avis de Commerce Non Préjudiciables (ACNP) des espèces de bois d’œuvre en Afrique centrale, qui s’est tenu du 17 au 20 mars 2025 à Douala, sur convocation de la Commission des Forêts d’Afrique centrale (COMIFAC), les participants ont adopté six résolutions. D’après les termes de la première résolution, le canevas de rédaction des ACNP servira de cadre commun d’orientation de l’élaboration des ACNP pour les espèces d’arbres produisant du bois d’œuvre en Afrique centrale inscrites à l’Annexe II, sur la base du module 10 issu de l’atelier mondial de Nairobi (Kenya) de décembre 2023.
Pour la deuxième résolution, l’ACNP sera le principal document de gestion des espèces d’arbres produisant du bois d’œuvre en Afrique centrale inscrites à l’Annexe II de la CITES à considérer, conformément aux dispositions de l’article IV de la Convention. Quant à la troisième résolution, les ACNP validés complètent le dispositif légal et règlementaire des pays d’Afrique centrale. Dans ce contexte, le contenu des ACNP sera contraignant au niveau national.
La quatrième résolution indique que les données de base et les informations ayant servi à l’élaboration des ACNP y seront annexées afin de garantir la transparence des méthodologies utilisées et des résultats obtenus. Ces éléments vont inclure : une table de peuplement issue de l’inventaire d’aménagement, le nombre total de tiges et le volume exploitable au-dessus du diamètre minimum d’exploitabilité sous aménagement pour les superficies mises en exploitation ainsi que les paramètres retenus pour la fixation des quotas. Selon la cinquième résolution, les mesures internes prises par les Etats conformément aux dispositions de l’Article XIV de la CITES ne devraient pas remettre en cause les principes de régulation du commerce international. La sixième résolution enfin indique que les participants ont convenu de développer des outils communs de suivi des quotas d’exportation et de gestion des données liées aux espèces d’arbres produisant du bois d’œuvre en Afrique centrale inscrites à l’Annexe II.

La mobilisation des financements pour la mise à niveau des autorités nationales CITES, un enjeu majeur…
Les échanges ont également abouti sur plusieurs recommandations. A l’endroit de la COMIFAC, il est question d’organiser une mission de dialogue de haut niveau avec l’Union européenne à Bruxelles sur la question des blocages relatifs à la délivrance des permis d’importation CITES au plus tard le 5 mai 2025. Les participants aux échanges de Douala recommandent également que des consultations soient entamées dès juin 2025 pour l’adhésion de la CEEAC comme partie à la CITES, lors de la CoP20 CITES prévue à Samarkand en Ouzbékistan, du 24 novembre au 5 décembre 2025.
La COMIFAC doit par ailleurs mobiliser les financements et l’expertise technique, en vue d’accompagner les Etats dans l’élaboration et la mise en œuvre des ACNP, initier le processus de rédaction d’un projet de résolution précisant la mise en œuvre des dispositions du point 3 de l’article VIII de la Convention au plus tard le 5 mai 2025 et organiser un atelier de préparation d’ici le mois d’octobre 2025 des négociateurs CITES pour l’harmonisation des positions sur les points inscrits à l’ordre du jour de la CoP20.
A l’endroit des pays d’Afrique centrale, il est recommandé d’engager des actions de plaidoyer pour défendre les positions communes sur les sujets CITES d’intérêt stratégique (propositions d’amendements des annexes, les décisions et les résolutions, etc.), de mobiliser les financements pour garantir la participation des autorités nationales CITES aux réunions de la CITES (CoP, Comité permanent, Comité pour les Plantes). Un autre aspect porte sur le renforcement de la coopération interinstitutionnelle au niveau national afin d’améliorer la production et la validation des ACNP l’intégration de l’ACNP dans le cadre juridique des pays. Enfin, il est question d’inviter le Tchad en sa qualité de représentant de la sous-région Afrique centrale à transmettre le projet de notification au Secrétariat CITES, relative aux parties (résolutions de l’atelier et document d’information), préparé par la COMIFAC et ses partenaires par l’entremise du représentant Afrique centrale du Comité Permanent.

L’ATIBT, l’OIBT et leurs partenaires au front pour une meilleure prise en compte du bois Made in Central Africa sur les marchés internationaux
A l’ATIBT, l’OIBT, FRMi Gembloux Agro-Bio Tech, il est recommandé de mobiliser les financements pour développer les analyses nationales de la vulnérabilité des espèces d’arbres produisant du bois d’œuvre en Afrique centrale inscrites à l’Annexe II, afin de renforcer les connaissances sur les statuts de conservation. Présidé par Dr. Hervé Martial Maïdou, secrétaire exécutif de la COMIFAC, l’atelier a connu la participation du secrétaire exécutif adjoint par ailleurs coordonnateur technique de la COMIFAC, des représentants des organes de gestion et des autorités scientifiques CITES du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la République démocratique du Congo (RDC), de la République centrafricaine (RCA) et de la Guinée équatoriale.
Des partenaires techniques, financiers et scientifiques ont également imprimé leur marque, en l’occurrence : ATIBT, CIRAD, FRMi, GIZ, KFW/PPECF, université d’Helsinki. Sans oublier le secteur privé avec ALPICAM, IFCO, SEFECCAM, IFO, CIB-OLAM, SYNEFOR, GFBC, UNICONGO, Likouala Timber, CUF et GSEZ. Le concours de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) dans l’organisation d’un tel atelier n’est pas à négliger.