
L’opération qui s’est déroulée le 12 février 2025 à Douala visait à séduire les potentiels investisseurs pour renforcer les activités de forage.
La Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC) a lancé un emprunt obligataire de 100 milliards de F, le 12 février 2025 à Douala, capitale économique du Cameroun. L’emprunt dénommé « SNPC 6.5% net 2024-2029 » vise à booster le secteur énergétique congolais. Il s’agit d’une opération qui s’inscrit dans un plan plus large de mobilisation des ressources financières d’un montant global de 300 milliards de F, nécessaire pour la mise en œuvre du programme stratégique d’entreprise « performance 2025 » de la SNPC, à travers son premier pilier consacré à l’augmentation des revenus et son quatrième pilier portant sur la gouvernance et la maîtrise de ses activités. De façon pratique, l’enjeu est de renforcer les activités de forage de la SNPC et de d’augmenter de manière significative la production pétrolière nationale.
« La SNPC a un programme d’investissement et nous avons pour habitude de recourir à d’autres modes de financement. Nous pensons légitimement que nous devons intéresser la sous-région CEMAC. C’est notre façon aussi de communiquer sur notre activité. Ce programme de travail consiste à faire des opérations de forage. On a à peu près 21 à 22 puits à forer cette année. Ces opérations nécessitent un complément de 100 milliards de F et nous avons travaillé pour montrer que cette somme sera exclusivement utilisée dans ce sens », a indiqué le directeur général de la SNPC, Maixent Raoul Ominga.
Le fait de recourir au premier tirage d’une émission d’obligations par appel public à l’épargne (sur les trois prévus) repose sur la réalisation des économies sur le coût de financement et le renforcement de la signature de la SNPC sur le marché financier de la zone CEMAC. « Le recours à la sous-région est aussi notre façon d’envoyer un message à d’autres acteurs qui sont dans la même situation que nous, de venir sur le marché et au marché de communiquer avec les sociétés du secteur », a fait savoir M. Ominga. A sa suite, le directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (BVMAC), Louis Banga Ntolo, estime qu’on est à bon droit de parler d’un « test de solidarité » et d’un « facteur d’intégration sous-régionale » dans la CEMAC. Ce d’autant qu’à travers cette opération, on est quitté de l’Etat central pour entrer dans une entreprise publique, et que l’engouement des investisseurs au niveau de la sous-région sera perceptible lorsque l’opération va se clôturer.

Des garanties flexibles et attrayantes pour les potentiels investisseurs
Quant aux garanties offertes aux potentiels investisseurs, le directeur général de l’entreprise congolaise n’est pas passé par quatre chemins. « La garantie c’est d’abord notre force. La SNPC a une très bonne signature au niveau de la sous-région. C’est aussi notre activité, surtout les investissements qui ont été choisis. Enfin, c’est le mécanisme qui a été choisi avec la banque pour faire en sorte qu’à l’échéance au niveau de la Banque centrale, on soit prélevé d’office par le mécanisme qui est utilisé en mettant au milieu la banque sino-congolaise pour l’Afrique », a martelé Maixent Raoul Ominga.
Pour ce qui est des spécifications techniques de l’emprunt obligataire, l’on retient des informations fournies par l’arrangeur principal et chef de file de l’opération de financement, Fernand Gaboumba Moukengue par ailleurs directeur général de LCB Capital, que le taux d’intérêt est de 6,5% net de tout impôt pour une maturité de cinq ans. La période de souscription indicative va du 23 décembre 2024 au 27 février 2025. La valeur nominale est de 10 000 F. Le nombre de titres à émettre est de 10 millions d’obligations. Le prix de l’émission est de 10 000 F (au pair) tandis que le minimum de souscription est de 150 obligations. Faut-il aussi préciser que l’opération a obtenu le visa de la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (COSUMAF) le 18 décembre 2024, sous le numéro COSUMAF-APE-06/24.
Par ailleurs, les titres seront dématérialisés, inscrits en compte auprès du dépositaire central et conservés dans les livres des teneurs de comptes agréés. Les intérêts afférents aux obligations sont exonérés de l’impôt sur le revenu des capitaux mobiliers dans les pays membres de la zone CEMAC. Les souscripteurs hors CEMAC devront soumettre les revenus de l’emprunt obligataire à la législation fiscale en vigueur dans leurs pays de résidence. Les intérêts seront payables annuellement à partir de la première date anniversaire de la date de jouissance de l’emprunt. Le remboursement du capital se fera linéairement chaque année par amortissement constant d’un cinquième du capital. La SNPC se réserve le droit de racheter ses titres à compter de la fin de la troisième année sur le marché secondaire. Ces rachats seront sans conséquence pour un investisseur qui désirerait conserver ses titres jusqu’à échéance et n’auront aucune incidence sur le calendrier d’amortissement initial. Les obligations ainsi rachetées seront annulées.