
L’activité financée par l’Ong américaine Rainforest Alliance et ses partenaires (Minepded, GEF, ONU-Environnement) vise à restaurer les sources dégradées par les activités anthropiques ou humaines et une gestion partagée de la ressource en eau.
La salle des fêtes de Balambo dans la commune de Bangou (département des Hauts-Plateaux) a fait le plein d’œuf le 6 mai 2025. C’était à l’occasion de la formation des membres des Comités locaux d’usagers (CLU) et des Commissions communales de gestion du paysage (CCGP) dans la conduite de leurs missions, la gestion et la conservation des zones de sources restaurées sur les Monts Bamboutos et Bana-Bangangté-Bangou au Cameroun. Du 7 au 8 mai 2025, une activité similaire s’est tenue à Dschang. Le projet mis sur pied par l’organisation Centre pour l’Environnement, le Partenariat et le Développement Local (CEPDEL) porte sur la « Gestion durable de la ressource en eau par les acteurs locaux des Monts Bamboutos et des Monts Bana-Bangangté-Bangou dans les hautes terres de l’Ouest-Cameroun » (PDGRE). Il est financé par Rainforest Alliance et ses partenaires (Minepded, GEF, ONU-Environnement). Il s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet Community-Based Landscape Management (COBALAM) dont l’objectif pour cinq ans (2020-2025) est d’éliminer les obstacles à la conservation de la biodiversité, à la restauration des terres et à la gestion durable des forêts à travers une gestion communautaire des paysages.
L’objectif de la formation, à en croire le Dr. Josiane Feugué Kenfack, était de rendre apte les 50 membres des CLU et des CCGP à mieux exécuter leurs missions et à contribuer plus activement à la préservation de la ressource en eau sur les sources des paysages des Monts Bamboutos et des Monts Bana-Bangangté-Bangou. Il était question de permettre aux bénéficiaires de : mieux comprendre les règles de la gestion organisationnelle sur la base des missions qui les sont assignées, s’approprier les exigences liées à la conservation et la gestion partagée des ressources dans un contexte marqué par la dégradation de l’environnement mondial et de maîtriser davantage les acteurs en présence et les techniques de mobilisation des ressources pour la gestion durable du paysage.

Des participants conquis
Dans cette seconde phase, le projet ambitionne de renforcer la dynamique de gestion partagée mise en place, à travers des activités de renforcement des capacités des acteurs, le suivi pour la consolidation des acquis et la mobilisation des ressources pour la assurer la durabilité/pérennité des actions entreprises. « Nous sommes avec ce projet depuis belle lurette et nous constatons que ça avance mieux. Nous avons commencé avec la théorie. Maintenant, nous sommes en train de mettre en pratique les premiers éléments qu’on nous a montré à Bana. L’évolution est plus ou moins bonne. Avec cette formation, nous avons tous les outils pour avancer. Cet appui est en train de nous montrer certaines choses qu’on n’avait pas faite et qu’avec ce dispositif, nous irons très loin », a indiqué Emmanuel Monkam, représentant de la société civile de la commune de Bana et bénéficiaire de la formation. A sa suite, Pauline Noulago, membre du CLU de Bana, loue l’initiative portée par le CEPDEL, pour mieux assurer la croissance des plants reçus.

Plus de deux hectares de sources restaurés lors de la première phase
Au moment où le PDGRE est rendu à sa deuxième phase, force est de constater que les activités menées jusqu’à présent pour contribuer à la préservation et à une meilleure gestion partagée de la ressource en eau par les acteurs sur les principales sources des paysages des Monts Bamboutos et des Monts Bana-Bangangté-Bangou, portent ses fruits. La mise en œuvre de la première phase a permis d’identifier des sources dont le degré d’exposition à la dégradation est avéré et qui nécessitent une intervention dans le cadre de la restauration. A l’instar des sources de Lingang-Pastorale dans la commune de Nkong-Zem et de Djeunbou dans la commune de Fongo-Tongo dans les paysages des monts Bamboutos. Les sources de Bantio dans la commune de Bangou et Bapouh dans le paysage des monts Bana-Bangangté-Bangou ont également été passées au crible.
Les activités menées ont permis de restaurer plus de deux hectares de sources, à travers le planting des raphias et la mise en place des Comités locaux des usagers autour des sources. Par ailleurs, le cadre de gestion améliorée de la ressource autour de ces sources a été règlementé, à travers la mise en place de la convention de gestion partagée, établie selon la volonté des acteurs.

Quand le projet COBALAM vole au secours des communautés…
La première phase du PDGRE a démarré en janvier 2024 et s’est achevée en février 2025. La seconde phase quant à elle est mise en œuvre depuis janvier 2025 et s’achève en juillet 2025. Le projet développé et mis en œuvre par le CEPDEL bénéficie de l’appui technique et financier de l’Ong américaine Rainforest Alliance. L’objectif principal vise à contribuer à la préservation et à une meilleure gestion partagée de la ressource en eau par les acteurs sur les principales sources des paysages des monts Bamboutos et des monts Bana Bangangté-Bangou.
Plusieurs objectifs spécifiques y sont adossés : assurer la sécurisation et la gestion partagée de quatre sources d’eau vulnérables restaurée sur les paysages des monts Bamboutos et des mMonts Bana-Bangangté-Bangou, renforcer la collaboration entre les structures locales pour une veille citoyenne et une gestion durable de la ressource en eau sur les paysages des monts Bamboutos et des monts Bana Bangangté-Bangou et assurer la capitalisation, la communication et le partage d’expériences par les acteurs sur les meilleures pratiques de la gestion durable de la ressource en eau dans le cadre du projet COBALAM.
LA REDACTION
REACTIONS
« Les membres des instances de gouvernance seront capables de faire un plaidoyer »

Dr. Josiane Feugué Kenfack, Coordonnatrice du projet PDGRE.
« Dans le cadre des activités du projet, nous travaillons avec les populations depuis 2024. Nous avons réalisé un certain nombre d’activités sur le terrain, à savoir le reboisement. Nous avons reboisé deux hectares de terrain à l’aide de 3000 plants de raphia. Pour assurer la pérennité de l’action menée sur le terrain, nous avons mis sur pied les Comités locaux des usagers (CLU). C’est un organe de gouvernance qui va se charger du suivi de l’action et de l’espace reboisé après notre départ. Pour l’instant, nous avons organisé une formation qui concerne à la fois les CLU et les Commissions communales de gestion du paysage (CCGP). Ce sont des instances de gouvernance qui rentrent dans le cadre du projet COBALAM et qui s’occupent de la gestion durable du paysage. L’objet de la formation est de capaciter les membres de ces organismes dans la gestion organisationnelle, la mobilisation des ressources et enfin leur montrer comment bien gérer les espaces reboisés. Nous travaillons au niveau des monts Bamboutos avec les communes de de Nkong-Zem et Fongo-tongo et des monts Bana-Bangangté-Bangou avec les communes de Bangou et Bana. Les membres CCGP et CLU seront capables de monter un plan d’actions afin de faire un plaidoyer auprès des conseils municipaux par exemple, pour la recherche des financements. C’est ce que nous recherchons à l’issue de ces formations. Ce sont ces financements qui pourront leur permettre de rester dynamiques et de fonctionner normalement même après le projet ».
« Il fallait trouver un moyen pour régénérer les sources d’eau »

Jacques Waouo, Coordonnateur des activités de Rainforest Alliance pour les Hautes Terres de l’Ouest.
« Nous sommes là dans le cadre de l’implémentation du projet COBALAM qui est financé par le Fonds mondial pour l’environnement (FEM) à travers le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et c’est le Minepded qui est l’organe d’exécution et Rainforest Alliance est partenaire technique d’implémentation sur le terrain. Dans le cadre de ce projet, on a des micro-subventions qu’on donne à la société civile. CEPDEL a bénéficié de cette subvention. Mais avant que les organisations ne bénéficient, on a réalisé un diagnostic pour développer les options de conservation et de gestion durable du paysage. Et l’un des problèmes majeurs était la question d’eau. C’est pour cela que CEPDEL a reçu cette micro-subvention, pour que les sources d’eau affectées négativement, puissent être régénérées à travers la plantation des raphias tout autour. Constat criard était que la ressource en eau devient de plus en plus rare dans les deux paysages, que ce soit au niveau des monts Bamboutos ou des monts Bana-Bangangté-Bangou. Et il fallait donc trouver un moyen pour régénérer ces sources d’eau ».Réactions compilées par LA REDACTION