
La conférence dédiée à la place de la femme dans ce secteur d’activités a permis de mettre en lumière les passerelles pour autonomiser la gent féminine et lui permettre d’exprimer son talent.
La première édition de la Women In Mining Cameroon Convention (WIMCC) 2025 s’est tenue le 31 juillet 2025 à Yaoundé, sous la présidence du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique par intérim, Pr. Fuh Calistus Gentry. La conférence internationale organisée par l’Association des femmes du secteur minier du Cameroun (AFEMIC), s’est tenue sous le thème : « Développement minier industriel au Cameroun : la place de la femme ». Plusieurs pays ont été conviés, en l’occurrence la République démocratique du Congo (RDC), le Sénégal, ainsi qu’une mobilisation des femmes et des hommes issus du secteur minier et d’autres secteurs d’activités.
Moins de 10% de femmes représentées dans le secteur minier
Une conférence-débat scientifique a été organisée à l’occasion, avec deux panels de discussion sur les pistes à explorer pour une meilleure représentativité des femmes dans le secteur minier. Le premier panel, « Politiques publiques et inclusion : quelles réformes pour favoriser l’égalité dans le secteur minier camerounais ? », a révélé que les femmes sont sous-représentées dans ce secteur d’activité (soit moins de 10%) et cantonnées à des postes informels, précaires, ou marginalisées dans les prises de décision. Malgré l’existence d’une politique nationale genre, élaborée depuis 2014, qui promeut l’égalité de genre traduite par l’égalité de chances et d’opportunités pour tous ainsi que le traitement équitable dans tous les domaines, beaucoup reste à faire au niveau du MINMIDT pour s’arrimer à cette politique.
Il faut aussi relever les difficultés éprouvées par les femmes dans les communautés, au point de faire face soit aux discriminations, soit aux violences basées sur le genre. A ce titre, les participants sont d’avis qu’il faut protéger les femmes contre ces abus liés au genre. Dans cette dynamique, l’amélioration de la politique d’inclusion passe par le renforcement des capacités à tous les niveaux de la chaine des valeurs de l’activité minière, l’accès aux équipements sophistiqués et adaptés à la morphologie féminine, l’accès à l’information et la prise en compte du genre dans les lois spécifiques à ce secteur.

Rendre l’information disponible pour vulgariser les opportunités du secteur minier auprès des femmes
Quant au deuxième panel intitulé : « Femmes, industrialisation minière, innovation et durabilité : défis, opportunités pour les entrepreneures/solutions portées par les femmes pour une exploitation responsable », les interventions ont permis de se rendre à l’évidence que des opportunités sont présentes dans toute la chaîne de valeurs de l’activité minière (artisanale ou industrielle), voire en dehors de cette chaîne, c’est-à-dire dans les secteurs connexes. Il suffit juste de rendre l’information disponible, d’apprendre aux femmes à se positionner selon le segment choisi, de former et renforcer leurs capacités en entrepreneuriat. L’idée, pour le comité d’organisation, est de rendre le secteur minier attractif.
L’exploitation responsable par les femmes des localités minières nécessite aussi l’éducation. Afin d’avoir des femmes qui maîtrisent les rouages du métier. Néanmoins, reconnaissent les experts, le problème de l’accès au financement persiste, au point d’empêcher les femmes de se positionner. D’où l’urgence de trouver des solutions pour rendre accessibles les financements, pouvant concourir à l’autonomisation de la gent féminine.
L’un des points d’orgue de la conférence internationale est la tenue d’une mini-exposition pour présenter les savoir-faire des femmes dans le secteur minier. Ainsi que la célébration du mérite des femmes, à travers un Gala-night. Plusieurs distinctions ont été remises à ces amazones qui parviennent à démystifier le secteur minier et en faire une vocation, contre vents et marées.
Prix | Lauréates | Organisation | |
Prix pionnières de la mine | Ernestine Avouzoa | / | |
Jeanne Pascale Dongmo | / | ||
Désirée Ndendja | / | ||
Prix égalité de genre dans la mine | Ata Djaba | Association Kawtal (Batouri) | |
Prix EMAPE | Monique Bassogog, | Quartzite de Pouma | |
Fadimatou Mbiti, | Cassitérite de Mayo-Darlé | ||
Prix développement durable | Issa Samira | Codias et Djam’s Avenir | |
Prix Amazones de la mine | Jacqueline Desili, | International Phœnix Mining Sarl | |
Nathalie Djoumessi Ngwimekem | / | ||
Carine Yvane Tsoungui | / | ||
Prix He4She champions de la mine | Dr. Moussa Charlot | / | |
Prix entreprise inclusion genre dans la mine | Oriole Resources | / | |
Geocam Gold | / | ||
Source : Comité d’organisation Women In Mining Cameroon Convention (WIMCC), 2025.

Résolutions et recommandations
La conférence internationale a surtout abouti à des résolutions et recommandations suivantes :
1) Respecter au moins le quota de 30% de femmes dans l’emploi minier tel que recommandée par la politique nationale genre ;
2) Faciliter l’accès prioritaire à la formation, à la formalisation et au financement à des taux d’intérêt préférentiels ;
3) Encadrer et valoriser les femmes dans la mine artisanale ;
4) Rendre les conditions de travail équitables : égalité salariale, équipements adaptés au physique, infrastructures, budgétisation sensible au genre…, etc. ;
5) Insérer la dimension genre dans toutes les réformes en cours concernant les textes d’application du code minier ;
6) Plaidoyer pour une intégration plus significative des femmes du secteur minier ;
9) Renforcer les capacités des femmes dans toute la chaîne de valeur de la mine ;
10) Impliquer davantage les communes dans les concertations pour une prise en compte effective de la dimension genre sur le terrain des activités ;
11) Créer un fonds d’appui local qui servira à financer les projets d’autonomisation des femmes dans le secteur minier et
12) Prendre en compte les femmes des communautés impactées par l’activité minière.