
L’activité annoncée à Douala du 24 au 25 juin 2025 devrait aboutir à un cadre de collaboration pour mutualiser les actions entreprises sur le terrain et à une meilleure utilisation des plateformes digitales.
World Resources Institute et le Centre Pulitzer organisent un atelier conjoint sur l’utilisation des plateformes digitales pour les enquêtes sur les activités illégales dans le secteur forestier, du 24 au 25 juin 2025 à Douala (Cameroun). Les échanges vont porter sur les leçons apprises, le partage d’expériences entre organisations de la société civile (OSC), chercheurs et journalistes d’investigation sur la forêt tropicale et les perspectives de collaboration. L’activité se tient dans un contexte où la lutte contre l’exploitation forestière illégale nécessite des approches multidisciplinaires et multipartites. A cet effet, la science, la technologie, le journalisme d’investigation et les forces de l’ordre doivent travailler en synergie et en étroite collaboration, pour préserver l’intégrité des forêts tropicales restantes dans le bassin du Congo, en Amazonie et en Asie du Sud-Est.
Dans le bassin du Congo, les acteurs de la surveillance indépendante des forêts, à savoir les OSC et les journalistes d’investigation ont des objectifs communs, mais agissent séparément. Bien qu’ils s’appuient généralement sur des plateformes numériques de données ouvertes « Open Source » similaires pour documenter leurs conclusions, il n’y a pas eu des opportunités de partage d’expériences sur les approches méthodologiques utilisées, en particulier lorsqu’il s’agit d’aborder des questions similaires. Ce qui entraîne un manque de synergies dans le travail effectué, indiquent le comité d’organisation de l’atelier.

Vers un cadre de collaboration pour mutualiser les interventions
La mise en place d’un cadre de collaboration va permettre de mutualiser les efforts pour accroître la célérité dans la détection, la signalisation et la prévention des crimes forestiers et garantir des chaînes d’approvisionnement sans déforestation et durables. Il est aussi question de produire des travaux percutants et dignes de foi sur lesquels les décideurs (notamment le pouvoir judiciaire), peuvent s’appuyer dans leurs procédures judiciaires. L’enjeu est d’améliorer l’efficacité et la crédibilité des actions du journalisme d’investigation sur l’exploitation forestière illégale et des OSC en charge de suivi indépendant des forêts.
D’après les organisateurs, l’atelier de Douala poursuit quatre objectifs : prendre connaissance des approches de travail, les techniques et outils du journalisme d’investigation et ceux de la surveillance indépendante des forêts tropicales menée par les organisations de la société civile; partager les différences et les complémentarités entre les méthodes de recherche des informations sur l’exploitation forestière illégale déployées par les OSC et les journalistes d’investigation du Centre Pulitzer.
Les participants vont aussi échanger sur les meilleures pratiques en matière d’utilisation des données des plateformes de données ouvertes « Open Source » pour documenter, exposer les réseaux d’exploitation forestière illégale, lancer des campagnes de plaidoyer et fournir des preuves aux décideurs et autres parties prenantes et discuter de stratégies professionnelles, juridiques et éthiques de collaboration, de mutualisation des efforts pour accroître la crédibilité et la fiabilité des informations publiées. In fine, l’idée est d’encourager les professionnels de médias spécialisés dans les questions de forêts à produire des contenus journalistiques de qualité et non susceptibles d’être remis en cause, en même temps que les résultats des études des OSC doivent être dignes de foi.

La manipulation des outils numériques de collecte et d’analyse des informations forestières comme plus-value
En termes de résultats attendus des sessions réparties en huit modules, l’atelier permettra aux journalistes et OSC d’acquérir des connaissances et compétences pour manipuler les outils numériques de collecte et d’analyse des informations forestières, souvent utilisés sur le terrain lors de leurs enquêtes liées à l’exploitation forestière illégale (EFI). L’autre attente est relative à la compréhension des mécanismes d’utilisation efficace des sources de données étatiques, réglementaires dont l’accès est restreint, telles que le Système informatique de gestion des informations forestières de deuxième génération (SIGIF II), les sources de données à accès payant telles que Earth Genome, KSAT, RIN Data, Sayari, Import Genius, etc. Ou encore le système privé de gestion des entreprises tel que Pallitrack et des bases de données ouvertes au public sans restrictions, à l’instar de Forest links, Timby, Open Timber Portal, GFW, Forest Watcher, les réseaux sociaux…
Enfin, il faudra co-développer et adopter une stratégie de collaboration et d’échanges d’informations pour une meilleure efficacité, crédibilité et efficience dans la description des cas d’exploitation forestière illégale, le plaidoyer et la coordination des réponses aux questions juridiques émanant des publications des enquêtes.