
Le projet inauguré le 7 mai 2025 par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural Gabriel Mbairobe permettra entre autres de faire les formulations localement en fonction de la demande.
Face à la rareté des engrais sur le marché camerounais, consécutif au conflit russo-ukrainien, l’entreprise NJS (appartenant au groupe Noutchogouin) vient de frapper un grand coup. Elle vient de mettre en place une unité de production de 150 000 tonnes d’engrais, sur une demande de 300 000 tonnes. La machine a été inaugurée à l’usine d’Hydrochem à Douala, lors d’une visite de travail effectuée en son sein par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (MINADER), Gabriel Mbairobe, du 6 au 7 mai 2025.
La machine de blending laser lancée par le membre du gouvernement est une initiative 100% camerounaise. « Depuis la crise russo-ukrainienne, le problème non seulement de la disponibilité des engrais mais aussi du prix, est devenu un casse-tête pour les producteurs. Cette initiative vient à point nommé, parce qu’elle permet non seulement d’importer l’engrais en vrac, ce qui équivaut à un prix réduit. Et ensuite de faire les formulations localement en fonction de la demande », explique M. Mbairobe.

De quoi combler le tiers de la demande nationale en engrais…
Mieux, le projet « correspond exactement à la nouvelle stratégie agricole qui demande qu’on s’intéresse d’abord à la santé et à l’aptitude des sols, pour que la fertilisation vienne plutôt corriger le manque d’aptitude du sol par certains nutriments », ajoute-t-il. Selon les sources officielles, la mise en service de cette unité de production d’engrais va combler le tiers de la demande nationale. « Elle permet aussi de créer des emplois et surtout de s’adapter à la demande. Nous rejoignons là la très haute volonté du chef de l’Etat qui demande que notre pays passe par la voie de l’industrialisation pour atteindre son émergence. Et nous y sommes. Non seulement c’est en droite ligne avec la politique d’import-substitution, mais aussi en droite ligne avec la politique d’industrialisation de notre pays », martèle le MINADER.

Une machine dernière génération
L’usine a ceci de particulier qu’elle donne l’opportunité d’adapter les engrais aux besoins du sol pour être en synergie avec la nature et la santé des sols. Avec l’avantage escompté de voir les prix des engrais connaître une baisse sur le marché. « Les coûts de l’engrais sur le marché vont sûrement réduire, parce que la demande est là et nous allons produire des quantités conséquentes. Vous savez, les économies d’échelle permettent de réduire les coûts lorsqu’on augmente les volumes », confie à grands traits le directeur général Hydrochem, Jean Marie Manga.
Les caractéristiques de la machine ont également été passées en revue. « Il s’agit d’une machine très performante dernière génération qui peut faire 120 000 tonnes minimum sur l’année. On est sûr qu’on peut produire et servir au marché ce dont il a besoin. Et cette machine est capable de faire toute formulation qui sera demandée. On va juste s’adapter à tout ce que le marché voudra, parce qu’on ne va pas aussi produire des formules de 10 tonnes, 15 tonnes. On va s’adapter aux formules les plus récurrentes et les plus à même de satisfaire la demande », fait observer M. Manga. Par ailleurs, il s’agit de adaptés à toutes les cultures, en fonction des besoins du sol et des carences qu’il pourrait avoir en certains nutriments. « Donc on a la possibilité de faire non seulement des engrais de mélange, mais aussi d’ajouter des micronutriments pour rendre l’engrais plus stable et plus complet », conclut Jean Marie Manga.