
A travers ce pas franchi récemment à Busan en Corée du Sud, le pays d’Afrique subsaharienne veut renforcer ses efforts en faveur de la lutte contre la pêche illégale.
Le 29 avril 2025, le Cameroun a adhéré à la Charte mondiale pour la transparence de la pêche. L’acteur majeur matérialise une avancée importante qui permettra de préserver les pêcheries du pays, de soutenir les communautés côtières et d’étayer les efforts visant à mettre un terme à la pêche illégale, précise le communiqué de presse de la Fondation pour la justice environnementale (EJF ou Environmental Justice Foundation en anglais, ndlr). Selon l’Ong, il s’agit d’une preuve du leadership camerounais à l’échelle mondiale.
Au Cameroun, plus de 212 000 pêcheurs dépendent directement d’écosystèmes océaniques sains pour leur subsistance, tandis que 84% des prises du pays proviennent de la pêche artisanale. Celles-ci sont menacées par la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), souvent pratiquée par des chalutiers étrangers. Les membres d’équipage des chalutiers industriels pêchant dans les eaux camerounaises ont signalé à plusieurs reprises qu’ils avaient été maltraités à bord des navires. Cependant, lors de la dixième conférence Our Ocean tenue du 28 au 30 avril dernier à Busan en Corée du Sud, une percée a été réalisée pour mettre fin à cette situation, indique EJF.

Engagement indéfectible du Cameroun à promouvoir la transparence dans le secteur de la pêche
Dans une déclaration historique, le conseiller technique numéro 1 auprès du ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales du Cameroun (MINEPIA), Dr. Iréné Guy Mimbang, a déclaré : « Le Cameroun soutient la Charte mondiale pour la transparence et, au cours des prochaines années, il s’efforcera de mettre en œuvre ces principes. La force motrice de ces avancées est la conviction selon laquelle si la transparence n’est pas une fin en soi, elle est un levier essentiel pour lutter contre la pêche INN au bénéfice des populations et des acteurs économiques qui respectent les règles. Nous reconnaissons qu’il s’agit d’un combat de longue haleine et nous apportons notre contribution pour relever ces défis ».
A EJF, on est d’avis que sans transparence, il est impossible de gérer les pêcheries ou de demander des comptes à ceux qui portent atteinte à la loi. En mettant en œuvre les principes de la Charte, le Cameroun peut aider les petits pêcheurs à reconstituer les populations de poissons et à renforcer l’application de la loi vis-à-vis de ceux qui enfreignent les lois nationales sur la pêche, explique l’Ong.

EJF renouvelle son soutien envers le Cameroun pour la mise en œuvre des principes de la Charte
« Ce soutien massif à la Charte mondiale montre que le Cameroun s’efforce de s’orienter vers une pêche durable, légale et éthique. Ce sont les communautés côtières et les pêcheurs camerounais qui en bénéficieront le plus, car leurs moyens de subsistance et leur sécurité alimentaire seront renforcés. Mais, cette démarche aura des répercussions à l’échelle mondiale. Nous saluons vivement leur décision et leur leadership, tout en notant qu’il reste encore du travail à faire », a relevé le directeur général et fondateur de l’EJF, Steve Trent.
La Charte mondiale pour la transparence dans le secteur de la pêche repose sur dix principes peu ou pas coûteux qui favorisent l’accès à des données essentielles, telles que le suivi des navires à travers les océans ou l’enregistrement des personnes qui bénéficient de leurs activités. Ces principes, fait observer le EJF, sont essentiels pour mettre fin à la pêche illégale et aux violations des droits de l’Homme en mer. EJF réaffirme son engagement à soutenir le MINEPIA pour faire de ces réformes une réalité. « Chaque pays qui adhère à la charte nous rapproche de la durabilité des océans et d’une pêche plus équitable. L’engagement du Cameroun est un puissant soutien à cet avenir, et nous nous réjouissons de travailler en étroite collaboration pour soutenir ces ambitions », a ajouté Steve Trent. L’Ong exhorte en outre les autres nations d’Afrique de l’Ouest et au-delà à suivre l’exemple du Cameroun et à approuver la Charte, en reconnaissant le rôle primordial de la transparence dans le rétablissement d’une pêche durable, des moyens de subsistance des populations côtières et d’un océan prospère.