
Les deux entités organisent un évènement de haut niveau le 8 juin 2025 en France, pour explorer les pistes nécessaires à une plus grande transparence dans le secteur mondial de la pêche.
L’Ong Environmental Justice Foundation (EJF) organise, avec le soutien de l’Organisation internationale du Travail (OIT), un événement de haut niveau consacré aux graves violations des droits humains et des droits du travail subies par les travailleurs de l’océan, le 8 juin 2025 au Centre universitaire méditerranéen de Nice (France). L’activité focalisée sur la thématique : « Protéger les travailleurs de l’océan », se tient à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan (célébrée chaque année le 8 juin depuis 1992, ndlr). De sources officielles, l’objectif est de mettre en lumière les actions urgentes nécessaires pour protéger tous les travailleurs de l’océan, en particulier les pêcheurs, encore considérés comme les plus vulnérables et les moins protégés. Entre autres participants attendus à cette rencontre stratégique, le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail, Gilbert Fossoun Houngbo, ainsi que des représentants de haut niveau de pays champions.
« Dans de nombreuses régions du monde, les travailleurs de l’océan, et en particulier les pêcheurs, sont confrontés à de graves violations de leurs droits. Beaucoup sont victimes de travail forcé, de traite d’êtres humains, de salaires non versés ou insuffisants, et de conditions de travail extrêmes, souvent marquées par des journées interminables, des violences physiques ou psychologiques, et l’absence d’accès aux soins médicaux ou à une quelconque protection juridique », fait observer Environmental Justice Foundation. « Ces abus sont largement documentés, mais restent invisibles en raison du manque de transparence dans les chaînes d’approvisionnement, de l’éloignement des zones de pêche et de contrôles insuffisants », poursuit l’Ong de nationalité anglaise.

Plaidoyer pour une plus grande transparence dans le secteur mondial de la pêche
Les activités phares de l’événement vont porter sur les témoignages « poignants » de victimes et des annonces internationales, afin de souligner l’importance de la ratification et de la mise en œuvre des traités clés, du renforcement de leur application et d’une plus grande transparence dans le secteur mondial de la pêche.
Selon les prévisions de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la production mondiale d’animaux aquatiques dans les secteurs des pêches et de l’aquaculture devrait s’élever à 205 millions de tonnes (en équivalent poids vif) en 2032, soit un volume supplémentaire de 19 millions de tonnes et une progression de 10% par rapport à 2022. Les projections indiquent un tassement de la croissance, en pourcentage comme en valeur absolue, par rapport aux chiffres enregistrés durant la période 2012-2022 (22% et 33 millions de tonnes).
En 2022, la production mondiale de la pêche de capture s’est établie à 92,3 millions de tonnes (en équivalent poids vif), dont 91,0 millions de tonnes d’animaux aquatiques et 1,3 million de tonnes (en poids humide) d’algues, parallèlement à quelque 7 700 tonnes d’autres produits aquatiques tels que des coraux, des perles, des coquillages et des éponges, soutient l’organisme spécialisé des Nations Unies.

L’application de la Convention 188 de l’OIT s’impose comme une nécessité impérieuse
Pourtant, à en croire la Banque mondiale, la surexploitation des stocks de poissons, la perte d’habitats aquatiques et les changements climatiques menacent la viabilité des pêches. Face à ces aléas, l’OIT s’est voulue avant-gardiste, en prenant des mesures pour protéger les droits des pêcheurs dans le monde entier. Le principal instrument juridique en la matière est la Convention 188 de l’OIT sur le travail dans la pêche, qui assure des conditions de travail et de vie décentes pour les pêcheurs. Ratifiée par de nombreux pays, la convention couvre des aspects tels que les contrats de travail, le logement, la nourriture, les soins médicaux, le temps de travail, le rapatriement, la sécurité sociale et la santé et sécurité à bord.