Un récent webinaire a vu la mise en place d’un espace de dialogue entre experts, chercheurs, organisations locales et société civile, pour un avenir forestier plus durable.
WRI Afrique et Global Forest Watch ont organisé un webinaire sur l’avenir des forêts du bassin du Congo le 25 septembre 2025, sous la modération du responsable de la stratégie et de l’engagement pour le Bassin du Congo à WRI Africa, Teodyl Nkuintchua. Au cœur des échanges, le thème suivant : « Bassin du Congo : déforestation en hausse, quels leviers pour des solutions durables ? » A en croire les données du laboratoire GLAD de l’Université du Maryland, publiées sur la plateforme Global Forest Watch de World Resources Institute (WRI), l’on a assisté à une destruction de 6,7 millions d’hectares de forêts tropicales primaires en 2024, soit près du double de 2023. Cette superficie équivalente à celle du Panama, soit au rythme de 18 terrains de football par minute.
Dans le bassin du Congo (deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie), la situation s’est empirée, d’après la directrice nationale de WRI en RDC, Bora Masumboko. En République démocratique du Congo (RDC) qui abrite à elle seule 60% des forêts du bassin du Congo, la pauvreté, la dépendance aux forêts pour l’alimentation et l’énergie, ainsi que les conflits persistants liés aux groupes rebelles, ont alimenté l’instabilité et intensifié la conversion des terres, aggravant ainsi la déforestation.
Les approches innovantes valorisées
Les moteurs de la perte forestière observée sont entre autres l’agriculture itinérante, l’exploitation illégale et les pressions liées au développement. Les incidences sont visibles sur la biodiversité, le climat et les moyens de subsistance de millions de personnes. Au Cameroun, la problématique des grandes infrastructures, surtout les barrages, a engendré des pics de déforestation, d’après le coordinateur national de WRI, Duclaire Mbouna. Ce dernier en veut pour preuve le fait que certaines surfaces forestières à l’Est et au Sud du Cameroun aient été noyées. La construction du barrage de Lom Pangar en 2017 a perturbé les ressources naturelles du parc national de Deng-Deng. D’autres projets comme celui de Camvert dans le département de l’Océan et de Greenfield à Yabassi dans le département du Nkam, sont autant de hotspots de déforestation à surveiller de près, précise M. Mbouna.
Lors des discussions, l’efficacité des initiatives existantes pour tordre le cou à la déforestation a été évaluée. De même, les approches innovantes ont été mises en exergue, que ce soit la surveillance forestière via les outils numériques ou des modèles de gestion communautaire plus inclusifs. Un espace de dialogue entre experts, chercheurs, organisations locales et société civile a été créé, tandis que de nouvelles perspectives pour un avenir forestier plus durable dans le bassin du Congo ont été ouvertes. Le webinaire s’est surtout inscrit dans une perspective de solution, en mettant en relief le rôle des communautés considérées comme les gardiennes de la forêt. Par ailleurs, la synergie d’actions entre communautés, pouvoirs publics, société civile et partenaires techniques et financiers mérite d’être intensifiée.
