L’Ong a mis a contribution la chanteuse Mimie pour militer en faveur de la protection de cet animal classé comme animal de classe A, c’est-à-dire intégralement protégé.
« Pas de pangolin dans mon assiette ». C’est autour de ce concept que l’Ong WildAid a lancé une campagne le 30 septembre 2025 à Douala, chef-lieu de la région du Littoral et cité économique du Cameroun. A ses côtés, l’actrice, chanteuse et compositrice Mimie, engagée dans la protection des pangolins et du patrimoine naturel du pays. La caravane s’est ébranlée dans trois restaurants de la ville de Douala, ayant adhéré au projet. Les restaurants « Les Perroquets », « Chez Koll » et « La Petite Villageoise » se sont en effet engagés à ne pas servir de la viande de pangolin.
L’enjeu de protéger l’animal partant la biodiversité du Cameroun. « Pour protéger la nature, nous devons éviter de consommer de la viande de pangolin, car cet animal est très important pour l’écosystème. Nous devons revenir à nos racines pour comprendre que le pangolin contribue à protéger la nature et qu’il est important pour nos forêts », déclare l’artiste Mimie. Elle indique que son engagement envers cette « cause noble et juste » est motivé par le fait que la protection du pangolin garantit l’avenir de nos richesses naturelles. « C’est la beauté et la diversité du Cameroun que nous devons préserver et transmettre à nos enfants », a-t-elle martelé.

Entre 400 000 et 2,7 millions de pangolins prélevés des forêts d’Afrique centrale chaque année
Auparavant, WildAid a échangé avec les professionnels des médias sur l’urgence de militer pour la protection du pangolin. Les statistiques convoquées donnent les sueurs froides. Chaque année, entre 400 000 et 2,7 millions de pangolins sont prélevés dans les forêts d’Afrique centrale. « Beaucoup de braconniers passent par le Cameroun, pour faire transiter principalement des écailles, mais également de la viande », souligne la représentante pour l’Afrique francophone de WildAid, JenniferBiffot.
A en croire notre interlocutrice, le Cameroun est « un pays-clé » dans le trafic de l’espèce. Faut-il préciser que trois espèces de pangolin présentes au Cameroun (sur les quatre dénombrées en Afrique centrale) sont considérées comme des animaux de classe A, c’est-à-dire intégralement protégés. Il s’agit du pangolin à ventre blanc, du pangolin à ventre noir et du pangolin géant. Dans la nouvelle loi forestière du 24 juillet 2024, leur consommation peut valoir une amende de 50 millions de F.CFA et une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 20 ans. Depuis 2017, ces animaux sont interdits de consommation, de vente voire de possession.

Jamais sans le pangolin
L’intérêt porté sur le pangolin n’est pas fortuit, nous renseigne WildAid. Jennifer Biffot révèle que le seul fait pour l’animal de se nourrir exclusivement de fourmis et de termites en fait un régulateur naturel sans lequel il y aurait prolifération des insectes nuisibles aussi bien pour les arbres, les cultures etc. « Selon des études que nous avons menées sur le terrain, l’animal est peu connu des Camerounais…Nous voulons donc fournir un maximum d’informations et de données aux consommateurs, afin qu’ils comprennent mieux pourquoi le pangolin a besoin d’être protégé aujourd’hui », précise Mme Biffot. Cette dernière salue les efforts déjà fournis par le gouvernement camerounais pour protéger le pangolin.
En juillet dernier, un exercice similaire s’est déroulé dans 591 restaurants de la ville de Yaoundé servant de la viande de brousse et des plats traditionnels camerounais. Parmi ces restaurants, 237 servaient de la viande de pangolin. Sur ce nombre, 97 ont déjà rejoint la campagne de WildAid et se sont engagés à ne plus servir de viande du pangolin, renseigne WilAid sur son site Internet.
